Bien que poursuivant leur courbe de croissance et leur attractivité à l’image de l’arrivée d’une vingtaine de néo SCPI sur le marché, les sociétés civiles de placement immobilier enregistrent un recul de leur collecte avec 38% de moins que celles de l’année précédente.
Rappelons que ces véhicules d’investissement ont traversé des périodes à rebondissements depuis l’inflation en 2023 et la remontée des taux directeurs par la Banque centrale européenne (BCE).
4.7 milliards d’euros de collecte brute et 3.5 milliards d’euros de collecte nette
La collecte brute des SCPI atteint 4.7 milliards d’euros en 2024, tandis que la collecte nette s’établit à 3.5 milliards d’euros. Ces chiffres témoignent de la solidité et de l'attractivité croissante de ces véhicules d'investissement. Cette performance est d'autant plus remarquable dans un contexte économique marqué par des incertitudes. La baisse de cette collecte comparée à celle de 2023 s'explique par plusieurs facteurs, à savoir la remontée des taux d’intérêt et la correction du marché immobilier, ce que nous aborderons plus bas.
1.3 milliard d’euros de collecte au T4 2024
Comme susmentionné, c’est surtout au cours du dernier trimestre 2024 que la collecte s’est accélérée, avec une forte demande pour les SCPI diversifiées. Celles-ci enregistrent 68% de la totalité des fonds collectés, tandis que les SCPI de bureaux arrivent en deuxième position (14%), bien que l’écart soit significatif. En troisième position, les SCPI de santé et d’éducation (7%), suivies des SCPI de logistique et de locaux d’activité (5%). Les autres catégories de SCPI (commerces, résidentielles et hôtelières) sont celles qui ont collecté le moins.
Pourquoi la baisse des collectes comparé à 2023 ?
La remontée des taux fait partie de la politique monétaire de la BCE pour contrer l’inflation, ce qui a engendré son lot de conséquences. Exemple : une baisse de la valorisation des actifs immobiliers, rendant les investisseurs plus prudents, l’augmentation du coût du financement pour les SCPI, limitant leur capacité à investir et un rendement obligataire plus attractif, incitant les investisseurs à privilégier des placements moins risqués que les SCPI. En apprendre davantage sur scpi-8. com.
En ce qui concerne la correction du marché immobilier, celle-ci s’est déclenchée après plusieurs années de croissance continue. La baisse des prix de l'immobilier d'entreprise (bureaux et le commerce) a réduit l'appétence des investisseurs. Certaines SCPI enregistrent même des dévalorisations de leurs parts, freinant les nouvelles collectes.
En bref, la baisse des collectes 2024 pourrait aussi représenter une opportunité à moyen terme pour les SCPI bien positionnées, capables de tirer parti d'un marché immobilier en transition. L'avenir des SCPI dépendra de leur capacité à s'adapter à ce nouvel environnement et à proposer des stratégies attractives pour les investisseurs.
Rappel : différence entre collecte nette et collecte brute
La collecte brute représente le montant total des souscriptions réalisées par les investisseurs sans aucune déduction. Il s’agit de la somme totale des nouvelles parts émises par la SCPI, qu'il s'agisse d'investissements individuels ou collectifs.
Exemple : si une SCPI reçoit 10 millions d'euros de nouvelles souscriptions sur une période donnée, la collecte brute est de 10 millions d'euros.
Quant à la collecte nette, elle se traduit par la collecte brute diminuée des remboursements des investisseurs (rachats de parts, c'est-à-dire les sorties de fonds). C’est donc la collecte brute, corrigée des retraits.
Exemple : si, sur les 10 millions d'euros de collecte brute, 2 millions d'euros ont été retirés par des investisseurs sous forme de rachats de parts, la collecte nette sera de 8 millions d'euros.
La collecte nette est donc un indicateur plus précis de l'afflux de nouveaux capitaux dans la SCPI, car elle prend en compte à la fois les souscriptions et les retraits.